L'Histoire de la soie jusque dans les Baronnies
La soie a été découverte en Chine 2000 ans avant JC.
Une légende raconte qu’un empereur chinois désespéré de voir
ses mûriers être totalement dévastés par des « nuisibles », demanda à
l’impératrice d’en trouver la raison. Elle découvrit que des vers blancs
utilisaient ces arbres pour se nourrir et y loger leurs cocons. Le hasard lui montra
qu’il était possible de dévider les cocons en tirant sur le fil qui les formait
et que celui-ci avait des qualités extraordinaires : résistance et
brillance, procurant douceur et chaleur.
La soie fut ainsi découverte et le secret de son procédé de
fabrication fut longtemps et jalousement conservé . Ce tissu précieux et
luxueux, exclusivement réservé aux membres de la cour impériale au début,
devint ensuite une monnaie d’échanges pour des tractations et affaires
politiques.
C’est à partir du 2ème siècle avant JC que la
soie se mit à voyager, tout d’abord pour aboutir aux confins des frontières
ouest de la Chine.
La route de la soie.
Une voie, liaison entre l’Est et l’Ouest, fut créée à partir du 2ème siècle avant
JC pour développer les échanges commerciaux. Partant de la très ancienne
province chinoise de Shaanxi
dont le chef-lieu
est Chang'an (capitale à cette époque), les caravanes traversaient
les contrées du sud-ouest. Pour cela, il fallait contourner l’immense
désert du Taklamakan soit par le nord, soit par le sud, pour arriver à la frontière Est
du pays.
Les siècles passant, le parcours continuait ensuite vers l’ancienne
Perse, pour aboutir à Byzance (anciennement Constantinople, puis Istanbul) en traversant
toute l’Asie mineure. Ce parcours se composa de nombreuses ramifications atteignant
tous les pays avoisinant : l’Inde, l’Iran, l’Irak, la Syrie et pour
aboutir en Turquie. Les villes de Samarcande, d’Ispahan, d’Alep étaient
emblématiques de cette route de la soie.
Cette route ne fut pas destinée uniquement au commerce de la
soie. Elle permit de faire connaître la poudre (on s’en serait bien passé) ,
les épices et d’autres fruits et produits alimentaires. Mais elle favorisa surtout
l’échange culturel, religieux des pays de l’Asie et l’Asie mineure.
(Ce cheminement vers l’Occident ne
prit le nom de « Route de la Soie » qu’au 19ème siècle et
son nom est dû à un Allemand.)
Plus tard, les explorateurs tels que Marco Polo, les
croisades et les guerres avec les Arabes firent connaître la soie en Europe
occidentale. Les Arabes, conquérants du bassin méditerranéen, amenèrent avec
eux leurs connaissances et implantèrent la culture des vers à soie; l’exploitation de cette matière première fut
alors l’objet d’un développement intensif en Europe et en France.
En Provence.
Le mûrier fut ramené de Naples au XVème siècle après une expédition en Italie. Sa culture se développa dans la partie occidentale de la Provence sous le règne d’Henri IV. Mais c’est surtout au XVIIIème siècle, que sa culture prit un essor extraordinaire pour être alors, associée à l’élevage du ver à soie. La Provence, proposant un climat doux avec des températures clémentes et favorables à la croissance du ver à soie, fut donc la région de prédilection de cette nouvelle industrie.mûrier |
feuille de mûrier |
Cette région donna même le nom de magnan (terme provençal) au
ver à soie et le nom de magnanerie aux fermes où furent élevés les
magnans.
cocons de soie
Ce sont les femmes essentiellement qui s’occupaient de cet
élevage qui nécessitait une présence constante, une surveillance de tous les
instants pour apporter aux vers des conditions optimales pour leur
développement. La vente des cocons en fin de printemps rapportait le premier
argent de l’année dans les familles paysannes.
Avant la sériciculture
(culture du ver à soie) et la filature, le tissage avait pris son essor dans la
région grâce à la présence des Papes en Avignon. Ce sont eux, les principaux
consommateurs de ces tissus somptueux; auparavant ils en importaient la matière première des pays asiatiques.
Les
premiers tisserands vinrent d’Italie. Il fallut près de 2 siècles pour que les
ateliers de tissage se créent d’Aix-en-Provence à Marseille. Chaque atelier se
spécialise dans des fabrications particulières: galons de soie, passementeries,
rubans, crêpe, satin, brocart… Cette industrie se développe intensivement
utilisant la production locale de soie grège, mais aussi en l’important
d’Italie et d’Espagne. La Révolution française met un coup de frein à cette
industrie.
Puis c’est au XIXème siècle que le tissage de la soie suit le
mouvement de l’industrie textile dont Lyon est le centre névralgique grâce à
l’invention du métier à tisser de type « Jacquard » par le lyonnais
Joseph Marie Jacquard. L’automatisation par des cartes perforées rend le
travail plus rapide et nécessite un seul tisserand (ou canut).
Le travail des enfants devient inutile et beaucoup d’emplois disparaissent. La
vie devient très difficile pour tous les travailleurs de la soie, ce qui
déclenchera la révolte des Canuts.
cocons de soie |
Avant la sériciculture (culture du ver à soie) et la filature, le tissage avait pris son essor dans la région grâce à la présence des Papes en Avignon. Ce sont eux, les principaux consommateurs de ces tissus somptueux; auparavant ils en importaient la matière première des pays asiatiques.
Puis c’est au XIXème siècle que le tissage de la soie suit le mouvement de l’industrie textile dont Lyon est le centre névralgique grâce à l’invention du métier à tisser de type « Jacquard » par le lyonnais Joseph Marie Jacquard. L’automatisation par des cartes perforées rend le travail plus rapide et nécessite un seul tisserand (ou canut). Le travail des enfants devient inutile et beaucoup d’emplois disparaissent. La vie devient très difficile pour tous les travailleurs de la soie, ce qui déclenchera la révolte des Canuts.
La sériciculture et l'industrie de la soie ne se développèrent en Drôme provençale
qu'à partir du XVIIIème siècle à petite échelle autour de Nyons et Dieulefit.
Plusieurs familles de Buis-les-Baronnies attestent de l’implantation de la sériciculture et des différentes filières de l’industrie de la soie.
Entre 1817 et1835, de nombreux mûriers furent plantés (entre 2 et 2,85 millions
pour le département de la Drôme), ce qui permit à la production de cocons d'atteindre 25 quintaux pour tout le département.
Le maire de Buis-les-Baronnies entre 1830 et 1846 crée un ensemble industriel composé d'un moulin à huile, une filature de cocons (étouffement et dévidage), puis une fabrique de soie. Cet ensemble était situé entre le canal du moulin et le boulevard Aristide Briand, sur les terrains occupés actuellement par la mairie (d'après le cadastre Napoléonien et les matrices des plans conservés aux archives de Buis-les-Baronnies).
dévidage des cocons |
Ainsi une bonne partie de la population de Buis-les-Baronnies
et des environs fut employée à l’ensemble de ces métiers du XIXème siècle
jusqu’au début du XXème.
embobinage |
Métier à tisser |
photos prises au musée de la soie de Taulignan(26)
Place du 11 Novembre
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